NFTs et Cryptomonnaies: des explications sur leurs différences.

Le NFT est un Token non fongible, les cryptomonnaies sont des Tokens fongibles.

Cette appellation générique de Token pour ces 2 actifs numériques peut surprendre l’utilisateur qui rentre dans l’écosystème de la blockchain et des tokens surtout lorsque l’on différencie l’un et l’autre par rapport à la notion de « fongibilité ».

On vous propose quelques explications sémantiques!!

Le NFT : le pilier du phénomène nouveau de la « Tokenisation » :

2021 aura été l’année du lancement du NFT « Non Fungible Token », ce terme est devenu un incontournable pour toute personne qui s’intéresse à l’univers digital, la Cryptomonnaie et les activités du Web3.

Si la popularité du nom « NFT » est acquise, par contre des zones d’ombre peuvent encore subsister quant à l’exacte compréhension de ce phénomène.

Le NFT : bref rappel de ses usages

Le NFT « Non Fungible Token » repose sur la technologie Blockchain.

Le NFT est un jeton ou « Token » émis grâce à une Blockchain majoritairement « Ethereum », grâce au concours des différentes plateformes qui l’utilisent.

Le NFT permet au propriétaire d’un contenu numérique quel qu’il soit de l’enregistrer sur un registre certifié et décentralisé pour définir les droits conférés à ce contenu.

Avant l’arrivée de la Blockchain, dans le Web2, l’usage était de « reproduire » des objets numériques par la « duplication ».

Ainsi un transfert de fichiers sur Internet était possible par la création d’une copie du fichier d’origine.

L’apport du « Non Fungible Token » permettre de représenter un contenu rendu non fongible :

C’est ce qui le distingue d’un token utilisé comme une cryptomonnaie.

Le grand changement apporté par la technologie Blockchain consiste à pouvoir distinguer désormais :

• La propriété intellectuelle sur l’œuvre ou le contenu,
• De l’exercice des droits de propriété sur la création d’une copie rendue unique, ou sur des exemplaires limités d’un contenu,  rendus « non fongibles » par la dématérialisés dans un format numérique spécifique le « NFT ».

Ce dernier est le « vecteur » qui permet de transférer de la valeur sur Internet de « Pair à pair » grâce à la blockchain.

C’est-à-dire que le Token représente grâce à une couche de cryptographie spécifique sur la blockchain Ethereum, la technologie ERC (Ethereum Request for comment), un contenu rendu unique avec des métadonnées descriptives.

Le jeton non fongible (NFT) sert alors de certificat d’identification d’un contenu que sa Tokenisation a rendu unique.

Cet « échange » ou « transfert » se fait grâce à la cryptomonnaie émise par la blockchain.

C’est ici qu’intervient parfois la confusion entre NFT et Cryptomonnaie :

 Tous les 2 sont des jetons ou Tokens.

Effectivement une cryptomonnaie est aussi un token sauf que :

• Une unité de cryptomonnaie (bitcoin,Ether, ou toute autre cryptomonnaie d’une blokchain) sont des Tokens fongibles car rien ne distingue entre eux ces jetons qui peuvent être échangés « 1 pour 1 »parce que rien ne les distingue l’un de l’autre.
• Par contre le NFT est un Token rendu « Non fongible» car il représente un contenu rendu unique, identifié et tracé dans ses attributs intrinsèques.

N’importe quelle « ressource matérielle » peut donc désormais être associée à un token qui va l’identifier de façon unique par des attributs.

C’est l’émetteur du token qui détermine la nature des droits de propriété qu’il inscrit dans le token.

Toutes ces informations sur la nature du contenu qui devient le « sous-jacent » du token non fongible constituent ses métadonnées.

Donc il ne faut pas confondre :

Le token qui identifie de façon unique un contenu sous-jacent grâce à des métadonnées descriptives,

Avec son contenu ou sous-jacent c’est-à-dire le contenu ou la ressource numérique qui peut être de nature très diverse :

• Une œuvre d’art,
• Une image,
• Un fichier audio ou numérique,
• Un titre de propriété,
• Des actions d’entreprise,
• Des droits d’usage utilitaires divers (Invitation à un évènement, des points de fidélités, etc)

C’est le paiement grâce à la cryptomonnaie qui permet de transférer le token avec le contenu qui lui est associé.

Le NFT :un support vecteur de représentation de ressources multiples :

Le NFT permet de représenter de multiples valeurs.

Les « collectibles » :

Ce terme renvoie immanquablement aux « Cryptokitties ».

C’est en décembre 2017 qu’une entreprise canadienne a popularisé le terme en créant une collection à partir d’un jeu qui permettait grâce à Smart contract de créer des représentations de « chats virtuels ».

Tout l’intérêt du jeu a été ensuite de pousser les utilisateurs à collectionner le maximum de jetons ou représentation de « chats virtuels » sans compter les possibilités éventuelles de permettre aux chats de se reproduire entre eux.

Le jeu s’est développé sur la plateforme « Opensea » à partir de la blockchain Ethereum.

Les Cryptokitties sont un exemple de NFTs dits « collectibles » mais il existe d’autres variants.

Les « Trading Cards Game (TCG) :

Cette expression anglaise renvoie en français à la notion de « jeux de cartes à jouer et à collectionner ».

Il s’agit d’un jeu basé sur une association de cartes différentes dans un paquet appelé « deck » permettant entre les joueurs différentes interactions pour jouer.

Et les « effets » des cartes dans un jeu sont très différentes en fonction de l’univers fictif créé par l’éditeur du jeu.

Les NFTs du Metaverse :

Par de nombreux articles sur ce site nous vous présentons les activités liées à cette technologie.

Le Metaverse est avant tout un « lieu » permettant de venir vivre des expériences virtuelles entre différents mondes ou espace virtuel.

Dans ces différents espaces virtuels, les Metaverses, l’utilisateur peut obtenir et posséder des NFTs en effectuant différentes interactions permettant :

• D’avoir accès à des expériences dans le Metaverse,
• D’acheter d’authentiques actifs dans le Metaverse,

Pour cette raison le Metaverse permet « la Tokenomics Marketing de l’avatar ».

Il faut acheter son jumeau numérique ou « avatar », et l’habiller et lui permettre de « vivre dans le Metaverse » une vie sociale.

De prochains articles sur l’économie des avatars dans le Metaverse sont à paraître.

Les NFTs utilitaires ou communautaires :

Ils rejoignent les NFTs utilisés dans le Metaverse mais peuvent avoir aussi des natures différentes.

 On parle davantage de « l’Utility Token » ou « jeton utilitaire » token dont la finalité essentielle est d’aider au financement de divers projets aussi bien pour des start-ups, que des entreprises pour le financement du développement interne, ou des « communautés fans ».

Ainsi les personnes intéressées vont acheter ces Utilitys Tokens dans diverses cryptomonnaies qui sont proposées par la société émettrice des Tokens.

Le cas échéant l’achat peut se faire aussi en monnaie Fiat.

Et dans les Utilitys Tokens se trouve aussi une typologie particulière les « Tokens Rewards » pour l’attribution de récompenses diverses.

Globalement donc, les personnes qui vont acquérir ces jetons utilitaires émettent une dépense pour bénéficier de services ou d’avantages par l’intermédiaire du NFT support qui sera utilisé pour avoir accès aux services promis.

Le NFT dans le domaine artistique :

On parle alors souvent « d’art numérique ».

Il s’agit pour un artiste de représenter son œuvre sous la forme d’un objet numérique infalsifiable dont il garantit l’authenticité et les diverses caractéristiques.

Particulièrement dans le NFT d’art numérique doit être associé au mintage de celui-ci la rédaction du contrat de cession des droits de propriété intellectuelle et leur périmètre exact.

Le NFT appliqué à l’immobilier virtuel :

Il s’agit de l’acquisition d’un bien immobilier virtuel dans le Metaverse.

L’exemple donné ici est celui de l’achat des Land, actifs virtuels dans les univers virtuel comme « Decentraland » et « The Sandbox » un metaverse de type « Play2Earn ».

La Blockchain permet aussi de tokéniser de véritables biens immobiliers dont la propriété matérielle et les droits associés sont dématérialisés ce qui est autre chose et qui sera être abordé dans d’autres articles.

Quel que soit la nature du Token il faut donc prévoir aussi les contrats de licence des droits d’usage du sous-jacent et des CGV et des CGU liées à l’utilisation et du NFT et de son contenu.

La « Transaction » du NFT impose l’ouverture d’un Wallet :

Les transactions entre ces différents jetons se font sur la blockchain d’adresse à adresse par :

• Le Moyen du paiement ou « jeton fongible de cryptomonnaie »
• Et la remise du « jeton non fongible » le NFT.

Ceci à lieu sur une plateforme dissociée d’Ethereum, grâce à l’application logicielle « Metamask ».

Cette application permet d’interagir avec les composants d’Ethereum.

C’est un portefeuille numérique qui permet de rassembler tous les jetons créés sur Ethereum que ce soient des NFTs ( ERC-721), ou des ERC-20(jetons de cryptomonnaies émis sur Ethereum).

Brève conclusion :

On ne peut dans ce bref article faire une rédaction exhaustive sur tout ce qui concerne le NFT.

Le but de cet article était de vous permettre de bien faire la différence entre :

• Un NFT,

Et

• Une cryptomonnaie.

Pour un créateur de NFT un très gros enjeu pour le choix de la marketplace d’exposition de son NFT sera celui des frais de transaction qui lui seront facturées pour réaliser les transactions sur la Blockchain que l’on appelle les « frais de gaz » ou « Gas Fees ».

L’enjeu des Gas Fees :

Les « Gas Fees » représentent les commissions ou rémunérations versées aux mineurs qui grâce à la puissance de calcul de leurs Masternodes vont valider la transaction et permettre :

• La Transmission du NFT du portefeuille de son créateur à celui de l’acquéreur contre le paiement en cryptomonnaie.

Ainsi le choix de la plateforme d’exposition du NFT doit faire l’objet d’un audit très sérieux en regard :

• Sans doute de l’impact des Gas Fees,

 Mais également des conditions fixées par la plateforme pour :

• Minter les métadonnées du NFT,
• Fixer les modalités des enchères de vente notamment dans le cadre des collections.
• Organiser le référencement de la présentation des NFTs,
• Proposer des solutions pour notamment stabiliser l’hébergement des contenus numériques des NFTs et leur maintenance etc ;
• CGU d’utilisation et CGV,

Les diverses plates-formes ou marketplaces NFTs sont spécialisées par type d’activité.

L’annonce d’Opensea sur la réduction de ses « Gas fees »:

Nous profitons de cet exemple pour attirer votre attention sur l’enjeu économique du coût de transactions par les dépenses de Gas Fees qui ne doit pas être sous-estimé pour choisir votre MarketPlace de NFTs.

Nous commentons l’information donnée par la plateforme Opensea qui vient très récemment de tester un nouveau protocole dénommé « SEAPORT ».

La plateforme à communiqué à propos de ce changement de protocole qui lui permettrait d’économiser plusieurs millions de dollars par an.

Ce changement de Protocole est par ailleurs annoncé pour être, outre les économies de Gas Fees plus flexible que les autres places de marché Web3.

Selon Opensea, il semblerait que les changements apportés par la migration vers Seaport seraient :

• D’abord de donner aux Utilisateurs la possibilité de créer des offres sur des collections entières, et sur des articles multiples avec des attributs spécifiques en permettant de les regrouper en une seule transaction.
• La réduction des Gas Fees est annoncée comme portant sur 35 % de ceux perçus actuellement.
• A priori les nouveaux utilisateurs d’Opensea n’auraient plus à payer de frais d’initialisation du compte.
• Ce nouveau protocole permettrait également d’afficher pour une meilleure connaissance du marché des NFTs exposés :
  • Leur pourcentage de rareté, le prix plancher, l’offre la plus élevée.
  • D’autres nouvelles fonctionnalités sont annoncées sans que la plateforme n’ait encore communiqué sur ce point

Le NFT permet aux propriétaires de contenus de mieux gérer la propriété et la monétisation de ses ressources numériques.

Mais les enjeux de la mise en œuvre de la tokenisation du NFT doivent s’accompagner d’une démarche qui associe aux équipes de développeurs un Avocat rompu à l’ingénierie contractuelle des actifs numériques et de la propriété intellectuelle adaptée au droit du numérique.

Emettre un NFT ne s’arrête pas au choix de son smart contract et de l’écriture de ses métadonnées.

Notre cabinet se tient à votre disposition pour vous accompagner dans toutes ces démarches pour réussir vos projets NFTs, et sécuriser et rendre leur Tokenomics attractive.

Nous publierons régulièrement sur les NFTs.

Pour accompagner vos projets nous vous proposons des packs forfaitaires d’abonnement et de facturation modulable au fur et à mesure de l’avancement de vos projets.

Vous ne comprenez pas un terme, n’hésitez pas à consulter les pages de notre onglet Data Literacy.

Article publié le 04 Juillet 2022

Véronique RONDEAU-ABOULY

Avocat Blockchain et DPO externe.

La rédaction de cet article a été conçue et organisée pour vous soumettre des informations utiles, des axes de réflexion pour une utilisation personnelle ou à visée professionnelle.

Il est mis à jour régulièrement, mais dans un contexte réglementaire et jurisprudentiel évoluant, nous soulignons que nous ne pouvons être responsables de toute péremption du contenu, ou de toute erreur juridique et/ou inexactitude qui pourrait se révéler en fonction de l’évolution,  le lecteur voudra bien considérer qu’en tout état de cause, pour une application personnalisée, chaque cas est unique et que bien sûr, le cabinet reste à votre disposition si vous avez une question précise à poser en lien avec cet article, nous nous ferons un plaisir de collaborer avec vous, n’hésitez pas à prendre contact ou à nous téléphoner.

Mots Clefs :

Blockchain – Web3 – NFT -Token-Cryptomonnaie- Gas Fees- Métadonnées -

Crédits photos : Istock.com : Wongmbatulogo

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